La rénovation du parc existant, l’immense défi des prochaines années

 

Alors que les tensions sur le logement et l’énergie mettent en lumière la nécessité croissante de la rénovation des bâtiments existants, l’architecte apparait comme le maillon essentiel pour que ces rénovations allient économies et efficacité tout en respectant les besoins du client.

Si les constructions récentes sont parfaitement adaptées aux nouveaux impératifs de transition écologique, l’immense majorité de la consommation d’énergie du secteur du bâtiment est due aux constructions anciennes souvent bâties avant le premier choc pétrolier et la mise en place d’une obligation d’isolation. Ces constructions sont souvent inconfortables aussi bien en hiver qu’en été lors des fortes chaleurs, et pèsent sur le budget des occupants alors que les coûts de l’énergie flambent. Les constructions les plus énergivores vont aussi devenir difficiles à louer en raison des contraintes à venir sur les passoires thermiques entrant en vigueur dès 2023, et à vendre avec des risques de décotes importantes. La rénovation du parc existant s’insère aussi dans le défi de la nécessaire densification des villes, ainsi que la réduction de l’impact carbone de la construction.

 

Les atouts d’une rénovation réussie

Lorsqu’une rénovation est parfaitement conçue et réalisée en tenant compte des contraintes techniques, elle s’avère plus avantageuse en terme économique qu’une construction neuve. L’architecte prend toute sa place pour accompagner au mieux le ménage et définir le budget en tenant compte des contraintes techniques ainsi que des envies et besoins des occupants. Comparativement à une construction neuve, les émissions carbone induites par les travaux sont grandement réduites. Il faut savoir que pour une construction neuve, la construction de celle-ci est plus émettrice de gaz à effet de serre que son exploitation ultérieure. Dès lors, la rénovation se révèle un important gisement d’économies de matière, d’autant plus avec le développement du réemploi dans le bâtiment. Enfin, le délai de réalisation peut s’avérer plus faible en rénovation qu’une construction neuve, même si la rénovation engendre des désagréments si elle est réalisée en site occupé.

 

Rénover l’existant sans oublier ses points forts

Avant d’envisager une rénovation, l’architecte saura prendre en compte les spécificités du bâti pour l’améliorer sans le dénaturer ni oublier ses points forts. Le bâti existant présente parfois des avantages qu’il convient de conserver : une façade, des menuiseries… caractéristiques d’une région ou d’une méthode de construction, un habitat historique, des grands volumes témoignant du passé industriel  ou agricole du bâtiment… Les contraintes structurelles (éléments porteurs) de même que les caractéristiques techniques du bâti (volumétrie, réseaux, isolation…) sont des éléments qu’un audit initial mené par l’architecte permettra de relever pour concevoir une rénovation du bâtiment intégrée dans son environnement.

 

La rénovation et ses nombreuses possibilités offertes

La rénovation dans l’existant permet d’étudier tout le potentiel d’aménagement du bâtiment : une augmentation de la volumétrie de certaines pièces comme le séjour généralement, ou une plus grande luminosité via des ouvertures agrandies ou autre modification. Alors que les frais d’énergie représentent une part de plus en plus importante dans le budget des ménages, l’isolation thermique du bâtiment est aussi étudiée, tant pour gagner en économies qu’en confort, hiver comme été. Réglementairement, la RT existant définit des caractéristiques minimales que doivent respecter chaque modification d’une partie du bâtiment (murs, toiture, menuiseries, planchers, chauffage…). L’acoustique peut aussi être amélioré grâce à de simples dispositifs (parois renforcées, faibles isolation d’un mur mitoyen, isolation en plafond…) pour aussi bien s’isoler du voisinage ou de l’extérieur. Pour des projets plus importants, une extension ou une surélévation peuvent aussi se rendre complémentaire de la rénovation. Cela permet de rajouter de la surface et de la volumétrie voire de changer l’utilisation de certaines pièces. Si la surface supplémentaire est importante par rapport à l’existant, les normes à respecter deviennent plus exigeantes et se rapprochent de celles d’un bâtiment neuf.

 

L’architecte, l’atout pour une rénovation réussie

Grâce à ses compétences, l’architecte saura imaginer un projet de rénovation tenant compte de l’audit initial du bâtiment, des ses caractéristiques et de ses atouts, de l’intégration dans son environnement, et ce en respectant les désirs et le budget émis par le propriétaire du bâtiment. Sa connaissance fine des règles de l’art de la construction lui permet de maitriser les contraintes structurelles et techniques de même que les interactions entre les différents aspects de la rénovation. Sa connaissance permet de guider le client dans son choix des procédés et techniques à mettre en œuvre, tout en respectant un budget défini. A l’issue de la phase de conception, il réalise les plans, procède à la définition des procédés et matériaux à mettre en œuvre pour consulter les entreprises, et à un budget prévisionnel. L’architecte est présent pour accompagner le client dans les différentes démarches administratives pouvant s’avérer obligatoire. Enfin, durant le chantier, son expérience en maitrise d’œuvre permet de suivre et de veiller au respect du cahier des charges en accord avec le client afin de superviser et coordonner les différents corps d’état pouvant intervenir sur le chantier (plaquiste, chauffagiste, électricien, entreprises d’isolation…) ainsi que les interactions entre eux lorsque cela est nécessaire.

 

Une rénovation réussie permet ainsi à l’usager de bénéficier d’un habitat confortable à vivre, au plus près des normes et considérations techniques actuelles, et avec en bonus une valorisation patrimoniale.